Les métiers d'avenir dans le tourisme
Alors que les résultats des BTS et des écoles supérieures de tourisme
seront connus dans les prochains jours et que des milliers de jeunes
diplômés vont se retrouver sur le marché de l'emploi, quels profils Bac
+3 à Bac +5 sont aujourd'hui recherchés par les entreprises du tourisme ?
Nous avons dégagé quatre grandes compétences autour desquelles
s'articulent les métiers qui sont au coeur de leur stratégie.
1. Les métiers d'analyse
Vendre au bon prix, au bon moment, au bon client, sur le bon canal, via
le bon réseau, en véhiculant le bon message. Le métier de Yield ou
Revenue Manager touche tous types d'entreprises pour ses compétences en
optimisation des revenus. «Nous avons des enseignements dédiés au yield depuis
environ six ans mais nous faisons intervenir de plus en plus de
professionnels dans ces cours car ce sont les mieux placés pour parler
de l'évolution rapide du marché, des techniques et des outils», indique
Antoinette Martin-Lise, directrice de l'école IEFT (Groupe IDRAC).
Segmenter les classes tarifaires, les typologies de clientèles et de
chambres, leur faire correspondre des tarifs plus ou moins évolutifs
définis et ajustés en fonction des indicateurs, des périodes précédentes
et de la concurrence, le poste de Yield Manager est hautement
stratégique. «Pour
Accor,
le métier de Revenue Manager est une fonction d'avenir, il est
indispensable à l'optimisation du chiffre d'affaires de nos
établissements et stratégique pour notre développement à
l'international», précise le service communication du groupe.
Malgré les plans sociaux, Air France a même créé une trentaine de
postes en trois ans sur le RMP (Revenue Management and Pricing). Mais
avec l'arrivée de nouveaux critères dans l'élaboration de leur pricing,
comme les avis ou les services additionnels, leur fonction est amenée à
évoluer vers celle de Big Data Manager ; à savoir la maîtrise des
problématiques liées au volume des données, à la variété de leurs
sources et formats, et à leur fiabilité.
2. Les métiers techniques
À la frontière entre les développeurs et les clients ou fournisseurs,
l'analyste connectivités ou plus communément chef de projet technique
est devenu incontournable. Il est partout : dans l'hôtellerie, l'aérien,
chez les loueurs de voitures, les TO, les GDS, les agences en ligne...
Pourquoi ? Parce que les acteurs du tourisme sont de plus en plus
connectés entre eux : les TO se distribuent via des agences en ligne,
les hôtels sur les GDS, qui sont également présents sur les
comparateurs, les sites d'avis, les portails... Le rôle du chef de
projet technique est de faciliter l'interopérabilité des systèmes et ce
n'est pas une mince affaire ! Sur le papier, le job ne fait donc pas
rêver les étudiants qui se voient en général davantage occuper un poste
de chef de produit chez un TO. «C'est un profil difficile à trouver car
les personnes sortent soit d'école de commerce et comprennent les
spécificités du marché, soit d'école d'ingénieur et ont davantage des
compétences techniques», confirme
Marie Allantaz, directrice de l'ESCAET. Pourtant, il a plus d'avenir et demande davantage de compétences transverses.
3. Les métiers du webmarketing
Communiquer sur différents supports web via un message personnalisé et
adapté au profil client tout en analysant la performance de chaque euro
investi, le webmarketing est désormais omniprésent. Il s'accompagne de
nouveaux leviers de communication très techniques : référencement
naturel et payant pour apparaître dans les moteurs de recherche,
affiliation et display pour faire de l'e-publicité, création d'une
communauté interactive avec des clients ambassadeurs via les réseaux
sociaux... «À la rentrée 2014, la principale évolution, ce sont les
enseignements sur le Social Media et le webmarketing, avec un volume de
50-60 heures contre 15-20 l'an dernier. On veut que nos diplômés soient
capables de créer un site web et de le gérer, pour devenir le référent
sur ces questions dans les PME», confirme Antoinette Martin-Lise.
Chez
Voyageurs du Monde,
l'équipe dédiée au webmarketing est celle qui s'est le plus étoffée ces
dernières années avec une quinzaine de personnes dédiées. Les
webmarketeurs et Community Managers ont donc le vent en poupe et deux
missions principales : augmenter et maîtriser la notoriété et l'image de
la marque sur les réseaux sociaux et les moteurs de recherche, et
apporter une nouvelle dimension à sa relation client. Le marketing
autour de l'image, dit
picture marketing, prend aussi de
l'ampleur. «Actuellement, les entreprises sous-traitent encore leurs
besoins, notamment en vidéo. Mais ces compétences seront bientôt
intégrées dans les effectifs», assure Marie Allantaz.
4. Les métiers commerciaux
La population commerciale, plus traditionnelle, se renforce car le
secteur du tourisme est très concurrentiel. Si l'objectif principal
reste le même - l'acquisition de nouveaux clients -, les missions du
commercial sont variées (prospection et constitution de bases de données
d'entreprises ou de particuliers à prospecter, réalisation de supports
commerciaux, réponses aux appels d'offres, gestion des contrats, suivi
des ventes...), et sa façon de travailler a évolué. Il est désormais en
perpétuelle relation avec un grand nombre de services de l'entreprise :
marketing produit et communication pour la construction de l'offre à
présenter au client chez les éditeurs de solutions technologiques,
finance ou revenue management pour la mise en place du pricing en
hôtellerie. Il sera aussi en lien avec les services marketing lors des
process de vente et effectuera la transition avec l'Account Manager une
fois le contrat signé au sein d'une compagnie aérienne, par exemple.
La fonction commerciale est également inhérente à d'autres postes tels
que l'Account Manager dans le cadre de la fidélisation client et de
stratégie d'upselling. Il propose par exemple de nouveaux
produits tels que des solutions de reporting, des services de conseil,
des formations, et organise des réunions avec les clients afin de les
fidéliser.
